fbpx

Face au risque imminent de déflation, il est impératif que la Banque centrale européenne (BCE) abandonne sa prudence et procède à une baisse agressive des taux d’intérêt de 50 points de base, ramenant le taux de dépôt à 3 % lors de la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs. L’heure n’est plus aux petites réductions progressives : les signaux économiques sont au rouge, et le moment est venu de sortir les « gros moyens » à la manière de la Réserve fédérale américaine.


Le spectre de la déflation et des erreurs du passé

Les erreurs de la décennie perdue de l’Europe, marquée par une croissance anémique et un flirt permanent avec la déflation, ne doivent pas se répéter. La BCE a maintenu ses taux de dépôt en dessous de zéro pendant huit ans, avant de les relever pour contrer l’inflation post-pandémique. Cependant, cette politique semble aujourd’hui avoir été trop efficace, et le ralentissement actuel pourrait rapidement faire replonger la zone euro vers la déflation.


Les facteurs aggravants : récession allemande et contexte géopolitique

L’économie européenne reste lourdement affectée par les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la fin des importations de gaz à bas prix. En parallèle, le ralentissement économique en Chine prive l’Europe d’un soutien crucial à l’exportation. Ces défis sont aggravés par le fait que la croissance soutenue aux États-Unis n’a eu que peu d’impact positif sur le Vieux Continent.

L’économie allemande semble déjà en récession, et les pressions sur la France et l’Italie pour maîtriser leurs déficits publics augmentent. La dégradation de la note de crédit de la France par Fitch et l’évaluation imminente de l’Italie par S&P compliquent encore la situation.


Une baisse rapide pour éviter des erreurs majeures

La BCE dispose d’un outil simple et rapide : réduire fortement les taux dès maintenant afin d’éviter des baisses plus importantes une fois que la situation se détériore. Une récession combinée à la déflation est extrêmement difficile à surmonter, et il vaut mieux intervenir tôt et avec vigueur.

« Il est bien plus facile de procéder à de grandes réductions maintenant que de devoir agir trop tardivement lorsque l’impact économique sera déjà irréversible », expliquent plusieurs économistes.


La nécessité d’agir avant la fin de l’année

Les politiques actuelles de la BCE restent restrictives, malgré deux réductions récentes des taux. Les indicateurs montrent que l’inflation ralentit dans les principales économies de la zone euro, avec un taux d’inflation composite de 1,8 % en septembre, nettement en dessous de l’objectif officiel de 2 %. Si l’économie allemande peine à atteindre la croissance zéro, d’autres pays comme la France ou l’Italie sont encore plus vulnérables.


Un outil monétaire encore efficace

Heureusement, les spreads obligataires entre les pays du cœur de la zone euro et ceux de la périphérie restent stables, et il n’est pas nécessaire de relancer immédiatement un programme d’assouplissement quantitatif (QE). De plus, la crise bancaire semble s’être apaisée, avec des discussions sur des fusions transfrontalières plutôt que des plans de sauvetage. Ces signaux positifs offrent à la BCE une fenêtre pour agir sans déclencher de panique sur les marchés financiers.


Un plan nécessaire avant les erreurs de 2025

Avec une reprise économique qui semble difficile à court terme, la BCE doit envisager des baisses de taux plus fréquentes et plus importantes, quitte à réévaluer la situation l’année prochaine. Le programme de relance de 800 milliards d’euros de l’UE, mis en place durant la pandémie, montre que des mesures ambitieuses sont possibles. Toutefois, il est essentiel d’agir dès maintenant pour éviter des mesures encore plus drastiques à l’avenir.


Une politique monétaire proactive est impérative

Il est urgent que la BCE abandonne la prudence et adopte une politique monétaire plus audacieuse. La réduction des taux d’intérêt à 3 % et l’utilisation proactive de ses outils peuvent éviter une spirale de récession et de déflation. Agir avec force aujourd’hui donnera à l’Europe une meilleure chance de restaurer la croissance et d’éviter une répétition des crises passées.

Laisser un commentaire