Montée en puissance des Schuldschein en 2024
Les entreprises italiennes et françaises reviennent en force sur le marché de la dette allemande, avec une augmentation significative des financements levés en 2024 par rapport à l’année précédente.
D’après les données compilées par Bloomberg, les entreprises françaises et italiennes ont levé cette année 1,9 milliard d’euros (2 milliards de dollars) sous forme de Schuldschein, un type de billet à ordre qui combine des éléments d’obligations et de prêts. Ce montant est en nette progression par rapport aux 946 millions d’euros levés en 2023. Les entreprises italiennes se distinguent particulièrement, ayant levé 1,1 milliard d’euros, un record pour le pays.
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Je veux devenir trader !Retour des investisseurs après le scandale Orpea
En 2022, les investisseurs étaient devenus méfiants vis-à-vis des emprunteurs non traditionnels du marché du Schuldschein, principalement les entreprises situées en dehors de l’Allemagne, de l’Autriche et de la Suisse. Cette prudence faisait suite à l’effondrement de l’opérateur français de maisons de retraite, Orpea SA, impliqué dans un scandale de mauvais traitements infligés aux résidents et une restructuration de sa dette.
Aujourd’hui, ce sombre épisode étant derrière nous, et face à une baisse des émissions des pays germanophones, les investisseurs se tournent de nouveau vers les offres émanant d’entreprises non traditionnelles.
« Les effets de l’insolvabilité de l’émetteur français sont considérés comme un effet ponctuel », déclare Paul Kuhn, directeur général de la Bayerische Landesbank, un des principaux arrangeurs de Schuldschein. « Il existe également des champions cachés en France et en Italie, qui ont connu de faibles taux de défaut et offrent des prix attractifs pour les investisseurs par rapport aux grands noms allemands. »
Les entreprises françaises et italiennes exploitent le marché du Schuldschein
Bien que les émissions globales de Schuldschein accusent un retard de près de 25 % par rapport à la même période en 2023, certaines opérations marquantes se distinguent. Le mois dernier, Clariant AG, une entreprise chimique suisse, a levé 500 millions d’euros, une des plus importantes transactions de l’année jusqu’à présent. Cependant, aucune émission n’a encore atteint l’ampleur des 2,726 milliards d’euros levés par Porsche Automobil Holding SE au début de l’année dernière.
Mardi, l’entreprise italienne de technologie et d’ingénierie Maire SpA a émis un Schuldschein lié au développement durable de 200 millions d’euros. La forte demande des investisseurs a permis à Maire d’augmenter le montant de l’offre et de fixer le prix à l’extrémité étroite des fourchettes de spreads proposées.
« Un dialogue régulier et étroit avec les émetteurs et les investisseurs a contribué à ouvrir la voie à la diffusion de cet outil également en dehors de l’Allemagne », explique Patrick Mannl, directeur du syndicat Schuldschein chez UniCredit SpA. « Nous nous attendons à ce que ce développement se poursuive à l’avenir, car l’appétit des investisseurs pour les valeurs italiennes solides s’avère fort. »
Un marché encore fragmenté
Malgré des émissions record, le marché italien ne représente qu’une petite partie d’un marché globalement irrégulier.
« Il s’agit d’un phénomène assez courant sur les marchés européens hors Allemagne. On constate que le flux des transactions est plus irrégulier », note Reinhard Haas, responsable mondial des financements syndiqués chez Commerzbank AG. « Une fois qu’un emprunteur a émis sur ce marché de niche, il est très courant de faire appel à nouveau au marché. »