Des décisions difficiles pour stabiliser l’économie britannique
Acceptation de la « dure lumière de la réalité budgétaire »
Keir Starmer, Premier ministre britannique, a annoncé que son gouvernement est prêt à accepter la réalité budgétaire difficile à laquelle fait face le Royaume-Uni. Alors que la chancelière de l’Échiquier, Rachel Reeves, se prépare à dévoiler un budget décisif, le gouvernement s’attend à mettre en place une série de hausses d’impôts et d’emprunts supplémentaires.
« Il est temps de prendre des décisions difficiles, car les ignorer nous mènerait sur la voie du déclin », a-t-il affirmé, ajoutant que ce budget vise à transformer la trajectoire de la croissance économique britannique à long terme.
Un plan ambitieux pour un changement économique profond
Starmer et Reeves entendent définir une stratégie budgétaire qui stabilisera les finances publiques britanniques pour le reste de la décennie. Cette stratégie implique un ensemble de mesures qui comprend une augmentation des impôts, estimée à 40 milliards de livres, ainsi que des réductions de dépenses publiques.
Parmi les mesures envisagées :
- Augmentation des cotisations sociales pour les entreprises
- Hausse des impôts sur les plus-values et les droits de succession
- Financement accru des investissements publics par le biais d’un emprunt supplémentaire.
Un budget sous le signe de la stabilité et de la réforme
Stabiliser les finances tout en investissant
Ce budget, décrit par Starmer comme un « plan économique à long terme », repose sur deux piliers :
- Stabilité : garantir la stabilité des finances publiques pour créer un environnement favorable à l’investissement.
- Réforme : maximiser les bénéfices des investissements réalisés grâce à des réformes structurelles.
Ces éléments sont essentiels pour répondre aux défis économiques du pays, notamment en matière de productivité et d’investissement.
Réactions et critiques : tensions autour des hausses d’impôts
La proposition d’augmentation des impôts a déjà suscité des réactions mitigées au sein de la population et des marchés financiers. Certains accusent le gouvernement de rompre ses promesses, particulièrement en ce qui concerne l’augmentation des cotisations sociales des entreprises, ce qui pourrait affecter la compétitivité des petites entreprises.
En réponse aux critiques, la ministre de l’Éducation, Bridget Phillipson, a souligné que le gouvernement s’engage à ne pas augmenter les impôts des travailleurs. Elle a assuré que « les travailleurs ne verront pas d’augmentation d’impôts sur leurs bulletins de paie ».
Les marchés financiers en alerte face aux emprunts supplémentaires
Anticipations et préoccupations du marché
La stratégie budgétaire de Rachel Reeves, impliquant un accroissement des emprunts, a suscité une certaine inquiétude parmi les investisseurs. Les coûts d’emprunt du gouvernement britannique ont augmenté en raison de la perspective d’un emprunt supplémentaire pouvant atteindre 70 milliards de livres.
Pour rassurer les marchés, le gouvernement promet une gestion rigoureuse de la dette, avec des règles budgétaires claires. Ce cadre est censé garantir que les décisions d’emprunt sont prises de manière responsable.
Principales réformes attendues dans le budget
Les mesures budgétaires attendues incluent :
- 1,8 milliard de livres pour renforcer les services de garde d’enfants.
- Un gel des seuils d’imposition au-delà de 2028.
- Une réduction des allègements fiscaux pour les entrepreneurs.
- Une consultation pour augmenter l’imposition des géants du numérique comme Amazon.
- Réformes des avantages fiscaux pour les résidents non domiciliés fortunés.
Vers une nouvelle ère budgétaire pour le Royaume-Uni
Ce budget marque une étape cruciale pour le gouvernement Starmer, qui souhaite instaurer un cadre budgétaire adapté aux défis économiques actuels. Selon le ministre du Cabinet Office, Pat McFadden, « ce sera un grand moment pour le pays, un tournant décisif ».
En misant sur des investissements structurants et en équilibrant les finances publiques, Starmer espère ainsi stabiliser l’économie britannique et soutenir une croissance durable pour les années à venir.