
La leader du Rassemblement National, Marine Le Pen, pourrait se voir interdire de participer à la prochaine élection présidentielle française après que les procureurs ont requis une interdiction immédiate de cinq ans à la suite d’un procès pour détournement de fonds publics.
Des Accusations de Détournement de Fonds Européens
Les procureurs parisiens, Louise Neyton et Nicolas Barret, ont formulé leurs réquisitions mercredi, demandant également une peine de prison de deux ans pour Le Pen, potentiellement avec un bracelet électronique, et une amende de 300 000 €. Selon eux, Le Pen et son parti auraient détourné des millions d’euros de fonds européens pour renforcer leur plateforme politique en France, plutôt que de les utiliser pour le travail au Parlement européen. (photo 1)
Un Verdict Attendu dans les Mois à Venir
Le tribunal correctionnel de Paris n’est pas attendu pour rendre son jugement avant plusieurs mois. Toutefois, les recommandations des procureurs constituent une étape clé dans ce procès entamé il y a environ six semaines. En cas d’interdiction d’élection immédiate, Marine Le Pen pourrait voir sa carrière politique impactée, même si un appel permettrait normalement de suspendre la peine jusqu’à l’épuisement des recours.
Un Impact Potentiel sur le Rassemblement National et les Élections de 2027
Ce procès intervient à un moment où l’influence de Le Pen sur la politique française n’a jamais été aussi forte. Son rôle permet de freiner certaines politiques du Premier ministre Michel Barnier dans un contexte d’Assemblée nationale profondément divisée. En plus de mettre en péril ses ambitions personnelles, cette affaire pourrait également nuire aux efforts du Rassemblement National pour renforcer sa crédibilité et convaincre les électeurs de sa capacité à gouverner lors de la présidentielle de 2027.
Des Allégations de Mauvaise Utilisation des Fonds de l’UE
Pendant le procès, Le Pen et d’autres membres de son parti élus au Parlement européen ont été accusés d’avoir utilisé les fonds de l’UE destinés aux assistants parlementaires pour des activités en France. Le Pen est personnellement accusée d’avoir détourné environ 474 000 € entre 2009 et 2016 en lien avec quatre de ses assistants. Elle a nié ces accusations lors de son témoignage le mois dernier, affirmant que les fonds avaient été utilisés de manière appropriée.
Les Procureurs : « Une Aubaine »
Les procureurs soutiennent que ces assistants se consacraient davantage aux activités du Rassemblement National en France, et non aux affaires européennes comme prévu dans leurs contrats. L’accusation souligne que certains assistants travaillaient même pour des membres de la famille Le Pen. Neyton a souligné la situation financière difficile du parti à l’époque, déclarant que « les fonds de l’UE semblaient être une aubaine et ont été utilisés en conséquence. » Elle a ajouté qu’il n’y avait aucun contrôle sur le travail des assistants parlementaires avant 2014-2015, ce qui rendait cette opportunité trop tentante.
La Suite du Procès
Les avocats de Le Pen, du Rassemblement National et des autres accusés présenteront leurs arguments finaux dans les prochains jours. Le tribunal de Paris annoncera ensuite la date à laquelle il rendra son verdict, qui pourrait définir l’avenir politique de Marine Le Pen.